Free Zehra Dogan : La nouvelle création du street artiste Banksy à Manhattan
Banksy, Street Artiste célèbre pour ses œuvres engagés et subversives, fait écho à la thèse de l’écrivain allemand Walter Benjamin qui réclamait au début du XXème siècle une politisation de l’art en lieu et place d’une esthétisation du politique. A l’image du français Ernest Pignon-Ernest, la réappropriation de la rue et de ses murs par l’artiste à des fins militantes engage les consciences à se réveiller.
Les œuvres d’art de Banksy, se sont toujours inscrits dans un contexte de monde de plus en plus globalisé nous apportant un éclairage sur la puissance de l’engagement critique de cet Artiviste atypique, engagé, à contre-courant. Dès lors, la nouvelle œuvre de ce graffeur, peintre, adepte du pochoir qui fait l’effet d’une « bombe » dans le monde capitaliste ne surprend pas les connaisseurs qui retrouvent en cette œuvre l’engagement politique de celui qui venait de militer pour les Palestiniens ou bien encore les migrants de Calais.
Banksy réinvesti cette année les rues de New-York après avoir présenté en 2013 son marathon artistique intitulé « Better Out Than in » – « Mieux dehors que dedans » -. Sa fresque en hommage à la journaliste turque emprisonnée se déploie sur le Houston Bowery Hall resté à la postérité depuis le passage du fameux Keith Haring en 1982.
La fresque murale : « Libérez Zehra Dogan »
A l’origine de la prise de position artiviste de Banksy, la condamnation de la journaliste turque Zehra Dogan, également peintre, qui fut emprisonnée pour 17 mois pour avoir publié sur son compte twitter l’un de ses dessins mettant en scène la violence de la destruction de la ville kurde de Nusaybin par l’armée turque.
Dès lors, Banksy a choisi par cette œuvre austère et imposante, qui s’étale sur plus de 20 mètres, de s’allier au graffeur Borf, afin de montrer l’injustice et la le caractère tragique de la détention de Zehra Dogan. A eux deux, ils ont représentés les 273 jours de détentions de la journaliste turque par autant de traits noirs barrés qui confèrent au mur du Houston Bowery Hall une ambiance carcérale, tout autant glaciale que parlante. On y voit sur la droite de la fresque, le visage de la condamnée portant dans sa main droite un barreau vertical qui devient alors un crayon, arme pacifique s’il en est, instrument de travail de la peintre turque.
Il y a quelques jours, le jeudi de l’inauguration de son œuvre urbaine, Banksy a choisi de projeter le dessin de Zehra Dogan qui donnait à voir les violences dans son pays juste en dessus de sa fresque en guise d’alliance artistique pour témoigner de son affinité élective avec la dessinatrice turque.